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Nomination du Conseil National de la Médiation


Lettre ouverte au Garde des Sceaux, et aux honorables membres du Conseil National de la Médiation

Ca y est !

Le Conseil National de la Médiation est né !

Le monde de la médiation s’en réjouit, y célébrant une avancée et une reconnaissance de la pratique de la médiation en France.

Cependant, et je regrette d’avance par mon propos de gâcher un peu la fête, je ne peux m’empêcher de relever un point déterminant l'axe de travail de ce conseil : la représentation massive de juristes, magistrats, avocats et universitaires dans cette instance qui doit réguler un métier dont les compétences fondatrices ne sont pas le droit.


En effet, la médiation ne repose pas sur des connaissances en droit, que ce soit pour conduire les entretiens, ou pour poser le cadre qui garantit la sécurité des participants au processus.

La médiation repose sur une expertise bien spécifique qui est celle de la RELATION et un ensemble de compétences et de connaissances de ce qui définit, qualifie, analyse, et régit la relation.


Mais la RELATION, qu’est-ce que c'est ? Ce mot ne représente pas uniquement la psychologie des personnes, ni non plus uniquement les règles qui régissent les comportements de la relation.

La relation c'est l'interaction entre deux personnes qui se rencontrent à un instant -t- et qui crée un lien entre ces personnes, dans un contexte donné.

La connaissance de la relation repose sur un ensemble de savoirs, dont la psychologie, et le droit, mais aussi l’étude de la nature des liens, de l'évolution des comportements et de ce qui influe sur ces comportements, des usages de communication, ainsi que de l'influence du contexte sur le lien.

L’expertise de la relation est donc une science à part entière qui comporte une définition, un objet, une nature, et un comportement, ainsi qu’une connaissance, une expérimentation, et des outils spécifiques.

Et non l’émanation d’une autre science.

Les médiateurs sont des experts de ce savoir spécifique, qu'ils vont d'ailleurs acquérir dans des formations spécifiques à la médiation.


Or les professionnels du droit qui vont siéger au Conseil National de la Médiation sauront-ils être à l'écoute de cette identité particulière et fondatrice de la médiation? Sauront-ils apprécier les enjeux de développement, de structuration, et d’encadrement de la médiation, éloigné de la question du droit, et basée sur la CONFIANCE, sans la défaire de sa « substantifique moëlle » : la volonté et l’engagement des personnes, et l’absence de formalisme et de formalités permettant la garantie de cet engagement ?

Je l’espère, et l’appelle de mes vœux.

Et de mes encouragements !

Bon vent au Conseil National de la Médiation!

Gaëlle Walker

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