Existe - t-il une science de la relation ?
- Gaelle Walker

- 16 sept.
- 3 min de lecture

Il est difficile de définir la médiation,
d’une autre façon que par la dimension philosophique de la culture de la médiation, et de lui donner une représentation concrète et pragmatique dans la vie quotidienne. Les médiateurs eux-mêmes sont en désaccord sur sa définition. Cette confusion sémantique explique en partie le faible développement de son usage, ainsi que le développement de la profession de médiateur.
En effet, on classe souvent la médiation dans un cadre juridique, ou judiciaire. Cela est dû en partie par la pratique amplifiée de la médiation par les avocats et les juristes. Le terme de Mode de règlement amiable des conflits donne à penser que cette voie est un outil émanant du système judiciaire, et qu’il a un fondement juridique. Les avocats qui exercent aussi la médiation, en parallèle de leur métier, mettent d’ailleurs en avant leur expertise juridique pour asseoir leur compétence en médiation.
Par ailleurs, d’autres médiateurs ayant une formation ou une pratique initiale en psychologie, plutôt qu’en droit, sont tentés de définir la médiation comme un outil d’accompagnement de la personne, ou même de soin de la personne.
Les médiateurs formés à des techniques de communication spécifiques, telles que la communication non violente, ont également tendance à donner une définition de la médiation axée précisément sur l’expertise de ce mode de communication. Or la médiation intervient de façon systémique sur un ensemble d’éléments fondateurs de la relation qui ne se limitent pas à la façon dont on communique les uns avec les autres, bien que ce soit un élément important.
Ces éléments ne se limitent pas non plus à la façon dont on régit la relation, ce qui incombe au droit précisément.
La définition de la médiation se fait souvent par défaut, ou par dépit (parce qu’elle n’existe pas par sa propre science), elle est décrite en référence à d’autres sciences.
Or les compétences, les outils, les connaissances utilisées en médiation n’émanent pas spécifiquement du le droit, ni de la psychologie. Même si elles s’appuient en partie sur ces disciplines, et qu’il est possible d’enrichir son savoir-faire par ces sciences, ces dernières ne sont ni prédominantes ni caractéristiques en médiation.
L’objet sur lequel repose la connaissance en médiation est en fait la RELATION,
concept en tant que tel. La médiation est l’espace dans lequel est qualifiée, définie, traitée, accompagnée et gérée la relation.
Et le médiateur est l’expert de ce qui définit, qualifie, accompagne et gère la relation.
Mais la RELATION, qu’est-ce ?
La connaissance et l’étude de la relation rassemble un ensemble de savoirs, définitions, concepts, et études de comportements et de ce qui influe sur ces comportements. Jusqu’à maintenant l’apprentissage de la relation porte sur les règles qui la régissent, c’est-à-dire le droit, ou encore sur l’étude et la classification des personnalités, en omettant d’étudier ce qui fait sa nature, ou son fonctionnement : or c’est ce qui nous intéresse plus particulièrement quand on intervient dans la gestion des conflits. Avant de procéder à la sanction ou la coercition, il est nécessaire de comprendre sur quoi se jouent les rapports entre les personnes dans différents contextes.
Peut-on parler d’une science de la relation ?
- Qu’est-ce qu’une science ?
- Recenser et définir les connaissances sur la relation et s’appuyer sur les « expérimentations » (expériences pro) pour valider l’hypothèse que la relation est une science
Hypothèse : La science de la relation est une science à part entière qui rassemble des connaissances concernant la définition, l’objet, la nature, et le comportement de la relation, ainsi que des éléments d’analyse de l’expérimentation de la relation, et de la gestion de la relation, et enfin des outils spécifiques, certains identifiés, et d’autres à mettre en évidence, et à valoriser comme des compétences à part entière.
Et non l’émanation d’une autre science.
Ainsi, il m’a semblé naturel de définir, et recenser dans cette étude les éléments constitutifs de cette « science ».
(Définition d’une science : Ensemble de connaissances sur un fait, un domaine ou un objet, vérifiées par des méthodes expérimentales.)
Définir les éléments de connaissance de la relation :
L’origine de la relation,
Le comportement de la relation
Les contextes dans lesquels évolue la relation
Les acteurs de la relation
Utiliser les méthodes expérimentales : par la pratique de la relation, et l’étude du mode d’intervention sur cette même relation




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